La transmission d'une richesse et d'un pouvoir extraordinaire

La transmission d'une richesse et d'un pouvoir extraordinaire
Cette gravure est celle de la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris. La grammaire "gramma" pour l'art d'écrire. Cette gravure représente le premier des sept arts libéraux, arts qui instruisaient l'homme. Ceux-ci ont été transmis par Alcuin, le conseiller intellectuel de Charlemagne (IXe siècle).

mercredi 25 février 2009

Les majuscules et les minuscules



Les majuscules et les minuscules


Le travail suivant concerne l’étude d’une difficulté grammaticale. Celle choisie dans ce cas-ci concerne l’emploi de la majuscule et de la minuscule. Les ouvrages de références de Marie-Éva de Villers (Multidictionnaire) et de Suzanne -G. Chartrand (Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui) ont été ceux avec lesquelles j’ai construit ma capsule grammaticale.

1) Emploi de la majuscule en début de phrase ;
2) Emploi de la minuscule en début de phrase ;
3) Tableau des noms exigeant une lettre majuscule ou minuscule ;

1) Emploi de la majuscule pour signaler le début d’une phrase : on retrouve la lettre majuscule après un point (a), après les deux- points suivis d’un guillemet ouvrant (b) et après un tiret (c) annonçant un discours rapporté direct.

a) Je fais mes devoirs lorsque mes enfants sont couchés. Je travaille très fort.
b) Ma mère me répondit : «Ils sont sur la tablette.»
c) – Regardez plutôt dans votre rétroviseur, dit Mélissa.

2) Emploi de la minuscule après le point d’interrogation (Phrase incise qui suit la phrase de type interrogatif encadrée ou non par des guillemets.) (a) et le point d’exclamation (Phrase incise qui suit la phrase de type exclamatif encadrée ou non par des guillemets.) (b).

a) – Est- ce que vous me donnez le solde ? lui dis- je pressée de partir.
b) – Quelles belles fleurs ! dit-elle à son copain. NOTE : après une interjection, on peut employer la majuscule ou la minuscule = Ah ! je vous félicite.

Bibliographie

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1. CHARTRAND, Suzanne.-G et les autres. «Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui», Graficor, 1999. Pages 125-126 et 278 à 280.
2. DE VILLIERS, Marie-Éva. « Multi dictionnaire de la langue française », Québec Amérique, 2003. Pages 896-897





mardi 3 février 2009

Observation sur le caractère évolutif de la grammaire

Source : 1

ESTIENNE (1503-1559)

« Le père de la lexicographie française. »



Survol historique du statut de la langue française à la Renaissance

Durant cette période, la langue n’est pas encore établie ; elle est fluctuante et mouvante. Par contre, les poètes de La Pléiades dont Du Bellay valorisent cette langue et lui accordent un statut littéraire indiscutable. Ainsi, il y aura la publication de « La défense et illustrations de la langue française », en 1549.

Biographie


Né à Paris, en 1503, dans une famille d’imprimeurs, il en fit lui aussi son métier et travailla ainsi au côté de son père. En 1522-1523, il participa pour la première fois aux éditions de la Bible. En 1526, lorsque son père décéda, il prit en charge l’imprimerie et dirigea alors son travail vers des œuvres pédagogiques et des éditions critiques. D’ailleurs, c’est durant cette année que parut son premier ouvrage sur une grammaire qui était destinée aux enfants. Sa première femme (fille du doyen des libraires universitaires de Paris), très cultivée, lui donna neuf enfants. En 1531, il publia « Dictionium seu lingae latinae thesaurus » (Dictionnaire latin-français) qu’il eut l’idée d’inverser en 1539 : « Le dictionnaire françois-latin contenant les motz et manières de parler françois tournez en latin ». C’est à partir de ce moment que se forgea tranquillement le dictionnaire monolingue du français. Ayant des relations dans la haute société, il devint l’imprimeur du roi François 1er en 1539. Ses ouvrages, entre autres, des traductions de Bibles dans lesquelles il rétablissait des faits qui avaient été défigurés dans les précédentes éditions, l’ont rendu suspect d’hérésie (opinions contraires aux idées reçues.). Cette liberté critique n’était pas bien vue de la part des théologiens de la Sorbonne. De plus, Robert Estienne était un adepte de la Réforme, c’est-à-dire qu’il était de ceux qui remettaient en question le rôle du Pape au sein de la religion dans le sens qu’il croyait que Dieu ne s’exécutait pas à travers un intermédiaire (calvinisme). Tout ceci n’aidait évidemment pas M. Estienne. Il dut finalement fuir Paris, car il ne pouvait plus compter sur la protection du roi. Il réalisa alors beaucoup d’autres ouvrages (dictionnaires, dictionnaires de traductions, grammaires, etc.) dans lesquels les contenus étaient de qualité. Il meurt en 1559, à Genève à l’âge de 56 ans. C’est son fils, Henri, qui publiera le « Traicté de la grammaire Françoise » en 1569.

Observations sur la grammaire « Traicté de la langue Françoise, 1569»

À première vue, l’ouvrage est composé de 126 pages et il ne contient pas de table des matières ni d’index. Il se lit alors comme un livre et non pas comme un ouvrage de références. L’introduction de l’auteur propose une description de la langue française, mais pas n’importe laquelle ; il prescrit l’usage de langue telle que parlée à la cour du Roi : « Recueil de ce que nous avons appris de plus savant qui hantait les cours de France et les lieux où le langage s’écrit et se prononce en pus grande pureté qu’en tout autre (Introduction du Traicté de la langue françoise, Robert Estienne. »). La grammaire débute par la présentation de l’alphabet qui se compose de 22 lettres se divisant en 2 parties comme les latines : les voyelles et les consonantes. Les éléments grammaticales sont présentés l’un après l’autre et ils sont divisés des autres à l’aide des titres seulement (pas d’index ni de table des matières). La forme est toujours la même : un titre et un paragraphe dans lequel il y a des explications et des descriptions ainsi que des exemples. Après avoir présenté l’alphabet, on explique la formation des mots. Par la suite, ce sont les parties de l’ « oraison » (la phrase) qui sont divisées en « 9 sortes de mots » : le nom, l’article, le pronom, le verbe, le participe, l’adverbe, la conjonction, la préposition et l’interjection. Chacune des ces parties sont décrites de façon à être complètes avant de passer à une autre partie. Les verbes sont présentés en détail un à la fois et sont conjugués. Les verbes ayant des diverses formes sont placés après les verbes réguliers et sont aussi présentés de la même façon. Lorsque toutes les formes de mots ont été décrites, il y a une partie qui concerne la mutation du latin vers le français. Il n’y a pas de parties concernant la syntaxe et la ponctuation.


Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui[2]

Tout d’abord, dans l’avant-propos de cette grammaire, on explique que celle-ci a été construite suite aux récentes recherches scientifiques en linguistique et dans les sciences du langage. Une table des matières amorce l’ouvrage et est divisée en cinq parties : la communication orale et écrite, la grammaire du texte, La grammaire de la phrase, la ponctuation et le lexique. Nous pouvons déjà remarquer que des éléments ce sont ajoutés et que des termes ont changé. Il y a des tableaux dans lesquels on a regroupé des constantes et des schémas qui sont utilisés pour représenter la structure de la phrase (les arbres syntaxiques). Par exemple, les verbes sont maintenant divisés en groupe d’après leurs terminaisons à l’infinitif et, de cette façon, on a pu les regrouper dans un tableau synthétique au lieu de les conjuguer dans tous les modes et temps différents. Finalement, on a regroupé des mots afin de former des groupes de mots, tel un groupe nominal, adjectival, prépositionnel, etc. Ces groupes ont tous des fonctions particulières dans la phrase et ne peuvent pas se placer dans n’importe quel ordre. Avec l’arbre syntaxique, on peut observer les niveaux hiérarchiques des groupes dans tous les types de phrases et ainsi voir apparaître les combinaisons possibles des groupes. Dans une phrase, les groupes de mots sont liés entre eux et dépendent des autres. Enfin, on propose des exemples, mais aussi des contre-exemples. De plus, on nous offre une bibliographie que nous pouvons utiliser pour approfondir davantage sur un sujet de la grammaire puisqu’elle ne peut être décrite en détail.

Une grammaire qui évolue

Nous avons là deux images différentes de la grammaire. L’une se veut plutôt normative, car elle veut inculquer les règles d’un français parlé plus spécifique (celui de la cour de France) et l’autre tente de décrire des phénomènes qui se produisent à l’intérieur d’une organisation (la langue). Dans la première, on ne parle pas de la syntaxe de la même façon. Elle est plutôt vue mot par mot. Elle est expliquée à partir du simple allant vers le plus complexe, tandis que dans la nouvelle grammaire on nous présente la syntaxe à partir du tout en se dirigeant vers la partie (arbres syntaxiques). De plus, l’esthétisme était une notion importante à l’époque de la Renaissance et cela est démontré dans la grammaire de M. Robert Estienne grâce au type de grammaire utilisé (normatif) et, aussi, grâce aux enluminures qui ornent chacune des nouvelles parties traitées. Les valeurs et les objectifs véhiculés à travers cet ouvrage de référence n’étaient pas communs à ceux de notre siècle. Il y a énormément de termes qui ont changé (groupe nominal, groupe verbal, etc.). Enfin, il y a le concept de la morphologie verbale qui est resté le même : la voix, le mode, le temps, l’aspect, le nombre et la personne. C’est une description traditionnelle qui nous provient de la morphologie verbale latine classique. Robert Estienne, fidèle aux Anciens, a dit : « […]qui en sçavoyent plus que nous […]. »



N.-B. : à votre droite, sous la rubrique "Grammaire à l'étude", il y a un lien direct avec l'oeuvre de l'auteur ainsi qu'un autre lien vous dirigeant vers un site vous donnant des informations biographiques sur celui-ci.


Bibliographie

1. LE LABORATOIRE MÉTADIF AFFILIÉ AU CNRS ET L’UNIVERSITÉ DE GERGY-PONTOISE- MUSÉE VIRTUEL DES DICTIONNAIRES. 2002. Robert Estienne (Paris, 1503- Genève, 7 septembre 1559), http://www.u-cergy.fr/dictionnaires/auteurs/estienne.html, (30/01/2009).

2. LE LABORATOIRE MÉTADIF AFFILIÉ AU CNRS ET L’UNIVERSITÉ DE GERGY-PONTOISE- MUSÉE VIRTUEL DES DICTIONNAIRES. 2002. Les dictionnaires de la langue française : une histoire et une dynamique, http://www.u-cergy.fr/dictionnaires/auteurs/estienne.html, (30/01/2009).

3. CHARTRAND, Suzanne- G. et les autres. 1999. Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui, Montréal, Éditions Graficor, 397 pages.

4. BIBLIOTHÈQUE NUMÉRQUE DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE- GALLICA. 1998. Estienne Robert (1503- 1559), Traicté de la langue françoise, http://visualiseur.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k505905, (30/01/2009).



[1] http://karaoke.cantique.free.fr/PHOTOS/0000000109P.jpg
[2] Suzanne-G. Chartrand et les autres, 1999.

vendredi 30 janvier 2009

Qu'est-ce qu'une grammaire ouverte ?

Une grammaire ouverte est une grammaire non-statique, car,d’abord et avant tout, la langue a évolué et elle évolue dans le temps. D’ailleurs des points de vue théoriques récents ont été analysés et ont apporté une image plus actuelle aux questions et hypothèses qui traversent l’histoire de la langue française. De ce fait, les découvertes faites dans le domaine exigent toujours des révisions. La grammaire ne peut donc pas être fixe. Par contre, étant donné que les études linguistiques sont devenues trop diversifiées, celles-ci ne peuvent pas décrire tous les points de vue existants. C’est dans cette perspective que les auteurs ont ajouté des indications bibliographiques à leurs ouvrages de références. Dans ces cas, il faut savoir se servir de son esprit critique puisque certains points grammaticales sont abordés et décrits différemment d’une grammaire à l’autre. Cette conséquence découle du fait que différentes théories ont été développées à travers l’histoire par des penseurs ayant des idées différentes les uns par rapport aux auters. Aujourd’hui, il y a toujours des grammairiens qui ne s’entendent pas et c’est pour cette raison qu’il y a plusieurs grammaires (divers auteurs). Pour en revenir à l’évolution de langue à travers l’histoire, j’aimerais que vous vous imaginiez communiquer aujourd’hui avec les règles de grammaires du XVIe siècle. Ce serait un drôle de phénomène ! Les règles de grammaires du XVIe siècle sont celles des valeurs véhiculées à cette époque, elles sont celles du mode de vie de ce temps et elles sont surtout celles de la connaissance et de l’évolution de la langue à ce moment précis. Elles reflètent alors cette période. Cela démontre que la langue est en perpétuelle construction, car on en découvre toujours de plus en plus sur elle. Enfin, plus on en connaît sur la langue, plus la grammaire change, évolue et s’améliore. Voilà pourquoi on la nomme « grammaire ouverte » ; elle est ouverte aux changements, elle se transforme avec le temps.
1. RIEGEL, Martin et les autres. 1994. Grammaire méthodique du français, Presse Universitaires de France, 646 pages.

2. DURAND, Jacques. 01/2009. Cognition, langue, langage, ergonomie- Équipe de recherche de syntaxe et de sémantique (CLLE-ERSS), http://w3.erss.univ-tlse2.fr:8080/index.jsp?perso=pernet&subURL=pageperso_fichiers/L120425JANVIER.pdf, (24/01/2009).

mercredi 21 janvier 2009

Description du cours de Grammaire systématique

Réflexions sur la construction, la classification et l'organisation des représentations grammaticales du français.

Développer une connaissance approfondie et une maîtrise rigoureuse des notions grammaticales du français. Développer l'habileté à observer et à analyser des phénomènes grammaticaux de complexité variée. Survol historique de la construction des connaissances grammaticales. Grammaire et théories linguistiques. Principes et fondements d'une grammaire scientifique: notion de grammaticalité et d'acceptabilité, de cooccurrence, d'opposition, de paraphrase. Approfondissement de l'utilisation des outils d'analyse. Orientations des grammaires scolaires actuelles. Manipulations linguistiques (déplacement, effacement, substitution, addition). Étude approfondie de quelques phénomènes grammaticaux en prenant en compte les dimensions morphologiques, syntaxiques ou sémantico-énonciatives.

Les grammaires existent-elles dans toutes les langues ?

D’abord, les grammaires ont pour but de décrire les langues. Vers la fin du XIXe siècle, la grammaire générale (moderne) apparaît en tant que la science générale du langage. Elle est aujourd’hui synonyme de linguistique. Les langues ont tous pour objet la communication et R. Jakobson définit cet « acte de communication verbale » à partir de six facteurs constitutifs qui sont : un destinateur, un destinataire, un code, un référent, un message et un contact. Selon ces facteurs, les langues posséderaient, donc des caractéristiques semblables entre elles puisqu’elles visent le même résultat, c’est-à-dire la faculté de pouvoir communiquer et interagir. De plus, les fonctions grammaticales telles que le verbe, le nom et le complément sont des caractéristiques descriptives qui existent dans toutes les langues. Ce sont des outils indispensables qui nous permettent, dans chacune des langues, de décrire des situations quelconques. Ruhlen, en 1994, a regroupé en une douzaine de macro-familles les 5000 à 6000 langues présentent dans le monde. Les langues ont effectivement des racines ancestrales et sont d’ailleurs regroupées officiellement selon leurs origines. On pourrait alors dire qu’il y a un certain principe universel pour toutes ces langues puisque les langues tendent tous vers le même but. D’un autre côté, lorsqu’on observe différentes langues, on s’aperçoit qu’il y des variations très explicites, comme l’anglais et le français qui ne possèdent pas les mêmes règles de syntaxe, certains alphabets qui diffèrent (idéogrammes chinois), les règles d’accords qui varient, etc. Chacune des langues possèdent leurs particularités et c’est ce qui fait que les descriptions grammaticales diffèrent d’une langue à l’autre. Je ne dirais pas qu’il existe des grammaires pour toutes les langues, mais que c’est le contenu de la grammaire qui variera selon la langue qui y sera décrite.